Préparer la cuisine, comme une tendresse à venir, un don de soi


30 recettes, du Thit-Khô au Rougail, de l’omelette vietnamienne aux boulettes à la grecque, sans liens, sinon le métissage, et le temps passé aux fourneaux, dans l’attente du partage. Marguerite Duras les avait rassemblées dans son cahier rouge, « Le Cahier du Camion », en attente d’une publication, pourquoi pas, dans La Vie matérielle. Et puis non.
“A Neauphle, souvent, je faisais de la cuisine au début de l’après-midi. Ça se produisait quand les gens n’étaient pas là, qu’ils étaient au travail, ou en promenade dans les Étangs de Hollande, ou qu’ils dormaient dans les chambres. Alors j’avais à moi tout le rez-de-chaussée de la maison et le parc. C’était à ces moments-là de ma vie que je voyais que je les aimais et que je voulais leur bien. Le sorte de silence qui suivait leur départ je l’ai en mémoire. Rentrer dans ce silence c’était comme entrer dans la mer. C’était à la fois un bonheur et un état très précis d’abandon à une pensée en devenir, c’était une façon de penser ou de non-penser peut-être, – ce n’est pas loin – et déjà, d’écrire”, La Vie matérielle (1987)
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